PARIS HAUTE COUTURE FASHION WEEK PRINTEMPS ETE 2024

Moment incontournable pour les journalistes, influenceurs et clientes, la semaine de la haute couture parisienne printemps-été 2024 a fait partie des moments forts de ce début d’année.

Avec ses vingt-neuf maisons inscrites au calendrier officiel de la Fédération de Haute Couture et de la mode et presque autant de présentations en marge de ce planning hautement chargé, les quatre jours consacrés à l’ultra luxe ont permis aux différentes maisons de couture et de joaillerie de présenter leurs nouvelles créations. Si certaines maisons se démarquent réellement des autres avec un ADN fort et des propositions décalées, beaucoup d’entre elles se contentent de proposer des tenues du soir afin d’habiller des stars pour les Red carpet et leurs clientes pour leurs prochains événements estivaux.

Parmi les moments forts de la semaine, on retrouve les collections de : Zuhair Murad qui a une fois de plus démontré de sa supériorité par rapport à ses confrères libanais pour imaginer des tenues du soir à la fois ultra féminines, sexy et jamais redondantes. Il s’inspire ici de l’héritage phénicien avec une ode à la lumière, aux vagues, au vent, aux scintillements marins, à l’ambre douce des couchés de soleil en méditerranée pour imaginer des robes semblant danser sur le corps des femmes. Entre voiles et nudités, coupes fluides et fourreaux sculptant les courbes, la collection voyage à travers les temps pour des femmes conquérantes, conscientes de leur pouvoir de séduction, joueuses comme des sirènes, droites comme des figures de proue. Zuhair prouve son amour pour la femme en la sublimant mieux que personne.

Alexis Mabille avec un best of de ses meilleures créations pour une collection immédiatement reconnaissable.

Moment fort du défilé, deux robes longues brodées d’une bouche rouge pour l’une et d’un œil pour l’autre.

Giorgio Armani Privé , également fidèle à son style sobre et luxueux avec une avalanche de robes et de tenues du soir. Pour la saison 2024, le couturier se lance dans un voyage à travers l’occident et l’orient afin de puiser différentes inspirations pour enrichir ses modèles. À l’image d’une cliente qui enrichit ses looks au fur et à mesure de ses différentes escales, la collection offre une totale diversité d’influences tout en étant totalement Armanienne.

Franck Sorbier , qui conçoit ses collections comme des contes, a proposé un voyage dans l’histoire des guérisseuses à travers les âges et les différentes contrées. Il reste fidèle à son style avec en ligne de mire le travail artisanal, qu’il réalise cette saison à quatre mains avec sa femme Isabelle. Dans ce dressing éloigné des extravagances des collections actuelles, il est impossible de rester indifférent à la veste Colombe en raphia compressé et son lâché en franges rebrodées de perles coordonnées.

Peet Dullaert , nouvellement inscrit au calendrier officiel, ce dernier propose des collections couture réalisées au sein de son atelier parisien. Ici chaque pièce est entièrement conçue à la main, à l’aide de fils et d’aiguilles, sans machine.

D’origine néerlandaise et diplômé de l’université ArtEZ d’Arnhem, Peet Dullaert âgé de 33 ans a déjà présenté des collections couture hors calendrier. Ce mois de janvier 2024 lui a permis de faire découvrir sa collection en total accord avec les savoir-faire de la haute couture avec des propositions à la fois classiques et empreintes de modernité.

Robert Wun a présenté pour la seconde fois au calendrier officiel. Basé à Londres depuis 2014, le jeune designer 32 ans aime imaginer des vêtements spectaculaires racontant des histoires. Très appréciées des stars, ses créations extravagantes font souvent écho au style d’Alexander McQueen, le premier couturier à avoir marqué Robert Wun en 1999, alors que celui ne connaissait encore rien à la mode.

Cette révélation le pousse partir pour Londres à 16 ans pour étudier au Royal College of Art pour en sortir diplômer en 2012. En 2014, il ouvre sa maison et défile pour la première fois à Paris en tant que membre invité en 2023.

Pour cette nouvelle collection, le couturier continue son instigation dans le monde des films d’horreur, d’animation et de science-fiction qu’il retranscrit dans des tenues grandioses aux coupes parfaites, mais dont beaucoup d’inspirations rappellent les univers de Jean Paul Gaultier, Schiaparelli et bien sûr Alexander McQueen.
Enfin, Schiaparelli , qui depuis l’arrivée de Daniel Roseberry a supplanté toutes les grandes maisons sur les réseaux sociaux et les magazines de mode, grâce à ses créations inspirées du riche héritage de sa fondatrice et de l’imaginaire fertile du designer américain.

Si pour cette collection ce dernier s’est un peu assagi sur le surréalisme, il livre une collection très élégante où le savoir-faire des ateliers fusionne avec le hi Tech et des nouveaux codes esthétiques issus du Texas, où Daniel Roseberry a vu le jour.

Ainsi, les looks couture se parent de vestes oversizes, de pantalons ornés de boucles en métal argent façon ceinture de cowboy et de santiags ou encore de détails de coiffures de chevaux.
Pour ce qui est du Prêt-à-porter de Luxe, Loin de se soucier des codes de la bienséance, la maison parisienne On Aura Tout Vua présenté sa collection « Illusions » No Season 2024 le premier soir de la semaine devant un parterre de VIP habillés par la marque pour l’occasion.

Pour leur nouvel opus, Livia Stoainova et Yassen Samouilov ont puisé dans le monde des illusions pour imaginer un dressing inspiré du mirage où le réel rencontre l’irréel et où la confusion des genres est à son paroxysme.

Motifs cinétiques, broderies mystérieuses où le précieux rencontre le commun, faux corps en néoprène devenant vêtements de luxe pour des effets bodybuildés ou encore armures strassées se transformant en body ou soutien-gorge du soir, chaque pièce est un voyage au cœur du trompe-l’œil pour mieux remettre en question nos compréhensions fondamentales.
Loin de se limiter aux effets visuels, les deux créateurs n’hésitent pas non plus à bousculer les codes de la couture, transformant un denim et un matelassé en matière de luxe grâce à des jeux de coupes et de broderies devenant étoffes de convoitise.

Sans compromis, la maison affirme sa différence et sa volonté de faire évoluer la mode et les mentalités sans se soucier des notions subjectives de beau ou de laid, qui ne sont qu’illusoires.

Dans cette même volonté de ne répondre à aucune norme, Maison Margiela qui a clôturé la semaine des collections, a proposé une performance radicalement engagée dans le monde de John Galliano. Si ce dernier conserve l’esprit de Martin Margiela dans sa façon de déconstruire le vêtement pour mieux le reconstruire, il livre ici sa collection la plus personnelle depuis son arrivée en 2014.

Si en respect à la tradition du fondateur de la griffe de ne jamais apparaître en public, John Galliano n’est pas sorti saluer, sa collection a trahi de sa présence en replongeant les connaisseurs de mode dans les années 90, lorsque ce dernier présentait sa première collection à Paris et révolutionnait la mode.
Avec Frédéric Blanc pour www.fashion-spider.com
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